Un portrait....
Une vie en musique, une musique pour la vie.
Telle pourrait être le titre de la biographie de Guillaume Rebinguet Sudre
dont nous vous proposons de découvrir les différentes facettes, celles d’un artiste artisan de sa musique…
Inspiré par divers domaines artistiques, Guillaume a développé une vision musicale singulière. Disciple d’Hélène Schmitt et d’Enrico Gatti au violon baroque, il joue également le clavecin. Concertiste, il s’attache à restituer une interprétation vivante et spontanée, respectueuse du contexte de création des œuvres et apprécie les projets originaux. Avec Jean Luc Ho et Claire Gratton, il signe en 2012 son premier enregistrement solo dédié aux sonates pour violon de Tomaso Albinoni – CD L'Encelade 1102 – accueilli favorablement par le public et les spécialistes.
En 2012, il réalise un rêve : fonder un ensemble instrumental dont l’effectif s’ajustera aux projets qu’il souhaite créer. L’Ensemble Baroque Atlantique était né, son premier est consacré à JS Bach :
C’est un vieux rêve… Et une petite folie ! C’est grâce à Bach que j’ai commencé à écouter de la musique classique. Et tant qu’à se lancer dans un grand projet, autant commencer par l’essentiel ! Chez Bach, pas de divertissement, rien de gratuit. (…) Même sa musique instrumentale contient une dimension spirituelle.
Elle accompagne chaque jour l’être humain. Mais je trouve qu’elle sonne souvent vieux aujourd’hui. Ce qui me motive, c’est de faire quelque chose de différent.
Guillaume se glisse donc dans la peau du « compositeur-interprète » et entre dans l'intimité de son œuvre, pour créer le programme Sinfonie & Concerti dans lequel il reconstitue deux concertos inédits. Voici ce qu’il écrit à ce sujet dans le livret du CD publié par le label L’Encelade :
Prendre la plume et réinventer une musique, J.S. Bach et bien d'autres le faisaient au XVIIIe siècle. Oser approcher le génie du maître allemand reste néanmoins une expérience bouleversante. Ses transcriptions sont en effet des modèles impressionnants. Tout en s'inspirant du style de Bach, il fallait pour ce projet laisser parler l’instinct et choisir les idées musicales spontanément pour retrouver la fraîcheur et la sincérité d'une musique neuve. (…) Au fil des saisons, il fallut écouter, oublier, retrouver, laisser vivre les idées et parfois les laisser mourir, paisiblement. Mais la plus grande joie est de façonner une musique pour ceux qui nous sont proches et de la relier directement à l'émotion. Autant de témoignages qui invitent à vivre la musique autrement.
Car, en effet, outre le travail d’écriture, la démarche singulière de ce projet est de l’imaginer pour une équipe de musiciens qu’il connaît et avec lequel il a partagé des moments intenses de vie et de travail, en tant qu’enseignant ou collègue.
Mon principal objectif c’est de réunir des musiciens qui ont des affinités musicales, qui ont un respect mutuel pour le travail qu’ils font et puis tout simplement l’envie de jouer ensemble.
Sa passion des instruments anciens s’exprime également dans son activité de facteur de clavecins, initiée par Philippe Humeau et Émile Jobin. Complice du luthier Christian Rault, il conduit des recherches sur les violons anciens en lien avec le répertoire musical. Il est également, aux côtés d’Aurélien Delage à l’origine du projet de reconstitution d’un orgue Renaissance dans l’Abbaye de Saint-Amant-de-Boixe en Charente.
La sonorité des instruments anciens est très proche des sons naturels, des sons que l’on entend dans la nature quand on se promène. Il y a quelque chose de la terre, du chant des oiseaux, quelque chose de très organique. Je relie beaucoup la sonorité de ces instruments aux sensations que l’on a quand on est ouvert aux signes de la nature. C’est cela qui a trouvé un fort écho dans ma personnalité puisque je suis un grand amoureux de la nature sauvage. Et ces instruments reflètent assez ce qui est, pour moi, de l’ordre de l’évidence. Tout ce qui est artificiel n’existe pas.
Enfin, partageant le fruit de ses expériences artistiques dans le cadre d’activités pédagogiques, Guillaume enseigne le violon baroque, la musique de chambre et assure la direction de l’Orchestre Baroque au Conservatoire de Bordeaux.
Très tôt j’ai eu la chance d’enseigner. Enseigner, bien sûr, cela nécessite d’avoir des connaissances qui s’acquièrent nécessairement au fil des mois et des années. Mais transmettre cela demande de prendre du recul sur ce que l’on apprend, de canaliser ses idées, de clarifier ses positions et d’apprendre à les communiquer…
Etre artiste…
C’est un art de vivre. Une philosophie de vie. Je crois que l’artiste, et cela devient de plus en plus criant aujourd’hui, est éminemment nécessaire à la société. Parce qu’il permet de prendre du recul sur la vie quotidienne. Du recul sur l’avenir mais aussi sur le passé. Et à cet égard la position du musicien ancien est intéressante parce qu’il va puiser dans le passé les enseignements qui permettent de se tourner vers le futur.
Cette philosophie inspire évidemment la démarche de l’Ensemble Baroque Atlantique, nous espérons qu’elle vous invitera à soutenir ce projet et toutes ses facettes que nous allons vous faire découvrir au fur et à mesure de nos prochaines publications.

Bienvenue aux côtés de Guillaume et de l’EBA !