L'enregistrement de Josquin et l'Espagne
Biscantor! et Métamorphoses ont enregistré "Josquin et l'Espagne", comportant les messes Fortunata desperata et Une musque de Biscaye, du 1 au 5 octobre 2017, dans l'église de Javols (48) sous la direction artistique de Maurice Bourbon et Juliette de Massy (directeur artistique de l'enregistrement : Jean-Marc Laisné).

Biscantor! était constitué de Axelle Corteel (alto), Alain Gahima (contre-ténor), Clément Debieuvre (haute-contre), Fabrice Foison, Thomas Lefrançois, Jesùs Rodil (ténors), Simon Heberle, basse.
Métamorphoses comprenait Noémie Capron, soprano, et Philippe Roche, basse.
Biscantor! et Métamorphoses étaient dirigés par Juliette de Massy.
Par ailleurs, les deux messes constituent l'ossature de "Fortuna", création en résidence sur la Lozère en septembre.
L'Espagne de Josquin (Jacques BARBIER - Centre d'Études Supérieures de la Renaissance - Université François-Rabelais de Tours)
La réputation de Josquin Desprez se vérifie en cette fin de quinzième siècle par la circulation de sa musique en Europe et l'engouement qu’elle suscite notamment en Espagne. Elle est présente dans les fonds musicaux des cathédrales castillanes ou aragonnaises (la Missa Fortuna desperata dans le Ms.5 à Barcelone) et sa chanson Mille regrets sera même l’oeuvre préférée de l’empereur Charles Quint bien des années plus tard au point d’en susciter une messe-parodie par Cristobal de Morales. Le luthiste Diego Pisador s'intéresse à sept des messes (dont la Missa Fortuna desperata) et Antonio Cabezón propose à plusieurs reprises de nouvelles lectures de quelques motets réputés (Benedicta es caelorum regina, Inviolata, integra et casta es, Maria ou le Stabat mater) dont l'intitulé précise "con diferente glosa" ou "Motete Glosado sur Ave Maria de Josquin", ces différentes intabulations témoignant donc du succès pour la musique de Josquin Desprez longtemps après sa mort.
Cette dernière décennie est cependant agitée et instable pour les cours princières.... (suite dans le livret du CD)
Josquin’s Spain
Josquin Desprez’s reputation in the late fifteenth century is confirmed by the circulation of his music in Europe and by the enthusiastic response it received, particularly in Spain. His compositions were preserved in the music collections of cathedrals in Castile and Aragon (the Missa Fortuna desperata is in the Barcelona Ms. 5), and the song Mille regretz, the favorite piece of the Emperor Charles V many years later, even gave rise to a parody mass written by Cristobal de Morales. The lutenist Diego Pisador showed interest in seven of Josquin’s masses (including the Missa Fortuna desperata), and Antonio Cabezón put forward new readings of several well-known motets (Benedicta es caelorum regina, Inviolata, integra et casta es, Maria or The Stabat Mater). Cabezón’s title specifies “con diferente glosa” and "Motete Glosado sur Ave Maria de Josquin"; these intabulations bear witness to the success of Josquin’s music long after his death.
The last decade of the fifteenth century was a turbulent and unstable time in courtly circles: .... (suite dans le livret du CD)
